Lydie Salvayre

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© Martine Heissat

Lydie Salvayre, de son nom de jeune fille Lydie Arjona, est née en 1948 d’un couple de républicains espagnols exilés dans le sud de la France depuis la fin de la guerre civile. Son père est andalou, sa mère catalane. Elle racontera plus tard dans La Puissance des mouches comment ses parents se sont rencontrés: «Dans le camp d’Argelès où ma mère arrive épuisée après quarante jours de marche, quarante jours de marche en Catalogne sous les bombardements de l’armée de Franco qui vient de gagner la guerre, quarante jours de marche avec pour toute nourriture les navets volés dans les champs catalans, quarante jours de marche jusqu’au camp d’Argelès avec au coeur le chagrin insensé d’avoir laissé les siens de l’autre côté de l’Èbre, ma mère arrive dans ce camp plus démunie encore que les enfants qui naissent, dans ce camp d’Argelès où mon père la distingue au milieu de la foule à son air de jeunesse, à ses yeux infinis.»
Lydie Salvayre passe son enfance d’abord à Fronton, puis à Auterive, près de Toulouse, dans le milieu modeste de la colonie de réfugiés espagnols. Elle apprend à parler la langue française sur le tard, à l’école primaire, puis découvre la littérature dans un lycée de Toulouse où elle est placée en internat. Après son bac, elle suit des études de Lettres à l’Université de Toulouse, où elle obtient une licence de Lettres modernes option littérature espagnole. Alors qu’elle se destine à la profession d’enseignante, elle découvre la psychanalyse et décide en 1969 de s’inscrire à la Faculté de Médecine. Elle se marie puis, son diplôme de médecine en poche, elle part se spécialiser en psychiatrie à Marseille. Elle exerce plusieurs années comme psychiatre à la clinique de Bouc Bel-Air, près d’Aix en Provence.
Lydie Salvayre commence à écrire à la fin des années 1970. Elle commence à publier de petits textes dans des revues littéraires d’Aix-en-Provence et de Marseille, dont notamment Banana Split dirigée par Liliane Giraudon et Jean-Jacques Viton. En 1983, elle s’installe à Paris où elle travaille comme vacataire psychiatre pour enfants dans un centre médical psycho-pédagogique d’Argenteuil. Pendant son temps libre elle écrit un premier roman intitulé Un aller simple, qu’elle soumet vainement à quelques éditeurs. Elle le réécrit entièrement et travaille un temps le projet avec Claude Faraggi des éditions Flammarion. Finalement le livre sort en 1990 dans une collection dirigée par Elisabeth Gille chez Julliard sous le titre de La Déclaration, au grand dam de la directrice littéraire de Flammarion, Françoise Verny. Le livre est bien reçu par la presse, se vend plutôt bien et obtient le Prix Hermès du premier roman.
Rassurée par ce succès, Lydie Salvayre poursuit son oeuvre littéraire tout en continuant à exercer son métier de psychiatre. Elle publie l’année suivante un second roman, La Vie commune. Sa carrière d’écrivain est lancée. L’éditeur Jean-Marc Roberts la fait entrer aux éditions du Seuil qui publient en 1993 La Médaille. Devenue compagne de l’éditeur Bernard Wallet, fondateur des éditions Verticales, elle publie ensuite une quinzaine de récits et de romans, dont certains à succès. La Compagnie des spectres, publié en 1997 aux éditions du Seuil, reçoit le Prix Novembre (aujourd’hui Prix Décembre) et est élu Meilleur livre de l’année par le magazine Lire.

En 2014, elle a reçu le prix Goncourt pour son roman Pas pleurer où apparaît la figure de Georges Bernanos et la voix de sa propre mère qui lui raconte au soir de sa vie la Révolution libertaire de 1936 en Espagne. La parution de son tout dernier roman, Tout homme est une nuit (éd. du Seuil) est prévue le 5 octobre 2017.

Bibliographie

(Extrait)

Romans

  • Tout homme est une nuit, Seuil, 2017
  • Pas pleurer, Seuil, 2014
  • Hymne, Seuil, 2011
  • BW, Seuil, 2009
  • Portrait de l’écrivain en animal domestique, Seuil 2008
  • Dis pas ça, Verticales 2006
  • La Méthode Mila, Seuil 2005, Points 2006
  • Petit Traité d’Education Lubrique, les Inrockuptibles, 2005
  • Passage à l’ennemie, Seuil 2003, Points 2004
  • Et que les vers mangent le boeuf mort, Verticales 2002
  • Contre, Verticales 2002
  • Le Vif du Vivant, Le Cercle d’Art 2001
  • Les Belles Âmes, Seuil 2000, Points 2001
  • La Conférence de Cintegabelle, Seuil/Verticales 1999
  • Quelques Conseils Utiles Aux Elèves Huissiers, Verticales 1997
  • La Compagnie des Spectres, Seuil 1997, Points 1998, Prix Novembre 1997, Elu par Lire : Meilleur Livre de l’Année
  • La Puissance des Mouches, Seuil 1995, Points 1996
  • La Médaille, Seuil 1993, Points 1998
  • La Vie Commune, Julliard 1991, Verticales 1999, Folio 2006
  • La Déclaration, Julliard 1990, Verticales 1997, Points Seuil 1998, Prix Hermès Du Premier Roman

Ouvrages collectifs publiés

  • Assises du Roman, roman et réalité, Christian Bourgois 2007
  • Les Voix d’Avignon, Fr.Cul./Seuil 2007
  • As you were saying, Dalkey Archive 2007
  • Femmes dans la guerre, Ed.Le Félin 2003
  • Histoires à coucher dehors, Julliard 2003
  • Les contes de Perrault revus par, Ed. La Martinière 2002
  • Lettres de Rupture, Pocket 2002
  • Narrativa Francesa Contemporanea, Editorial Arte y Literatura 2001
  • Lire pour Vivre, Robert Laffont 2000
  • Violence des Familles, Autrement 1997
  • Dix, Les Inrockuptibles, Grasset 1997

Adaptations théâtrales et cinématographiques

  • Quelques Conseils Utiles aux Elèves Huissiers, Scène Nationale d’Amiens, 1999
  • La Compagnie des Spectres, Théâtre de Chaillot 2002
  • La Puissance des Mouches, Scène Nationale de Creil, 2004
  • Contre, Festival d’Avignon/Fr. Cult. 2004, tournées en France et à l’étranger ( Bilbao, Bruxelles, Gênes, Beyrouth, Damas…)
  • La Conférence de Cintegabelle, Théâtre de la Commune d’Aubervilliers 2005
  • Dis pas ça, Festival d’Avignon/Fr. Cult. 2006, tournées en France et à l’étranger
  • Les Belles Âmes, Théâtre de Chaillot 2008

De nombreuses adaptations théatrâles ont eu lieu à Nantes, Caen, Rouen, Toulouse, Marseille, Grenoble, Avignon, Dijon, Lyon, Villeurbane, Lille, Genève, Montréal…
Un court métrage inspiré de La Puissance des Mouches : Contre La Nuit d’Hélène Pravong, Lumina Films
Montage en cours d’un projet de long métrage inspiré des Belles Ames par Charlotte Silvera.
Projet en cours d’un long métrage sur une adaptation du Portrait de l’Ecrivain en Animal Domestique

Travaux de critique littéraire

  • Lydie Salvayre a écrit des textes critiques pour : Les Inrockuptibles, la revue l’Atelier du Roman, la revue Inculte, le magazine Transfuge.

A participé à :

  • Lettres d'automne
  • Lettres d'automne 2015
  • Lettres d'Automne 2017

Informations complémentaires

Lydie Salvayre fut l’invitée d’honneur du festival Lettres d’Automne 2008

Invitée Lettres d’automne 2010