Archives des Lettres d'automne 2019 - Page 3 sur 6 - Confluences

Le bouton de nacre

By | | No Comments

Film de Patricio Guzmán, 2015
Présenté par Anne-Marie Garat

Le bouton de nacre est une histoire sur l’eau, le Cosmos et nous. Elle part de deux mystérieux boutons découverts au fond de l’Océan Pacifique, près des côtes chiliennes aux paysages surnaturels de volcans, de montagnes et de glaciers. A travers leur histoire, nous entendons la parole des indigènes de Patagonie, celle des premiers navigateurs anglais et celle des prisonniers politiques. Certains disent que l’eau a une mémoire. Ce film montre qu’elle a aussi une voix.

Deuxième opus d’un triptyque que Patricio Guzmán vient de clore avec Nostalgie de la lumière (voir page 19), Le bouton de nacre est un film d’une beauté et d’une puissance rare, qui nous fait voyager entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, entre la permanence des éléments et la fragilité humaine.

Robert d'Artois, invité du festival Lettres d'automne 2022- Montauban

Café Philo #3

By | | No Comments

Autour du thème « Nuages » animé par Robert d’Artois

« Des images que l’on contemple, à celles que l’on reproduit, puis celles que l’on crée ; des histoires que l’on relate, à celles que l’on  raconte, puis de  celles que l’on invente à celles qui constituent l’Histoire ; des « Nuées » d’Aristophane à « Nuages » de Django Reinhardt, des nuages qui cachent, aux nuages sur lesquels notre esprit s’évade… Les trois termes choisis par Anne-Marie Garat comme thématique de cette édition des Lettres d’Automne, renvoient, chacun avec ses résonnances, à notre manière d’être au monde,  aux relations  croisées que notre esprit entretient avec le réel… Si elles  peuvent être une des genèses de  la création littéraire… Aristote nous  rappelant que « la philosophie est née de l’étonnement», cette «entreprise» conduit à poser la question du vrai, de sa réalité.  Autrement dit : lorsque mon esprit appréhende et lit le monde, voire tente d’y trouver du rationnel dit-il la réalité du monde ou ne produit-il qu’une approche plus ou moins juste ? Pire un simulacre ? »

 

C’est autour de  cette perspective que nous aborderons successivement les trois thèmes :
Images : le mardi 8 octobre à 16h30 à la Maison du Crieur
Histoires : le mardi 29 octobre à 19h à la Librairie La femme renard
Nuages : le dimanche 1er décembre à 11h  au théâtre Olympe de Gouges

Robert d’Artois

 

Copyright Photo : P. Colin

La nuit atlantique + clôture

By | | No Comments

Texte inédit lu par Anne-Marie Garat

« Il y a des endroits où nous revenons sans savoir ce que nous y cherchons : que s’y est-il passé, que nous y est-il arrivé ? Il y a une maison sur la côte du sud-ouest atlantique, une vieille villa qui appartenait jadis à Mme Dhal, – elle est imaginaire mais je sais où elle se trouve, plantée seulette en haut de la dune à l’écart du village. Pas très confortable, mais on peut y squatter quelques jours ; disons le temps d’un roman. De préférence en automne : la plage est vide des gens de l’été, le vent et l’océan font un boucan du diable jusque dans la forêt, surtout la nuit ; qui tombe tôt en cette  saison. Les blockhaus de guerre sont en sentinelle d’un passé qui s’est mal passé, un petit sabot de bois traîne peut-être dans le sable les soirs de grandes marées – est-ce un rêve ? Ou un conte, terrible comme tous les contes. Mieux vaudrait mettre cette maison en vente, l’expédier une fois pour toutes aux encombrants de mémoire. Mais voilà que, quand on s’y croyait seule, des gens rappliquent. Ils n’étaient pas prévus au programme, pas plus que les fantômes. Comme c’est étrange, quel hasard, et quelle coïncidence : voilà que tout se détraque, ou que tout se raccorde de manière inopinée. De quoi tomber sur la plage de tout son haut, jambes coupées. De quoi mettre sa voiture dans un fossé, s’allonger sur un lit de fougères avec un inconnu, fuir la vague démente d’une tempête en pleine nuit atlantique, et réécrire l’histoire. » Anne-Marie Garat

La fanfare OMEGA clôture en musique de cette 29e édition de Lettres d’Automne !
À travers un répertoire de musiques traditionnelles klezmers, tziganes, et de compositions puissantes et déjantées, ce groupe de musiciens s’est donné pour mission d’entrainer le public dans la frénésie de ses rythmes hypnotiques. Leurs morceaux et envolées improvisées incitent à la danse et à la fête !

À 3 francs

By | | No Comments

Des charmes de Charles Aznavour à la poésie de Lomepal, À 3 Francs, trio contrebasse, guitare et chant, rend hommage aux répertoires du passé autant qu’aux créations actuelles. Un apéro concert aux couleurs festives et nostalgiques…

Crédit photo : Salomé Rodolosse

L’écrit est ma cuisine

By | | No Comments

Lecture : Jacques Merle et Nathalie Vidal
Intermèdes gourmands : La Coulée Douce

Jacques Merle et Nathalie Vidal vous invitent à leur table pour partager un repas insolite. Au menu, des lectures de textes d’Anne-Marie Garat mais aussi de nombreux auteurs qui ont convoqué les plaisirs de la cuisine dans leurs pages. Entre la découverte des tours de mains culinaires d’un cuisinier hongrois et la saveur retrouvée d’une célèbre madeleine, les convives de cette soirée se régaleront également des préparations de La coulée Douce.

Tarifs repas compris – Jauge limitée

Crédits photos : YLL

Le tracas de Blaise

By | | No Comments

De et par Raphaële Frier (éd. Le poisson soluble, 2018) et le duo AiméeLesPierres
Projection des dessins de Julien Martinière

Blaise se réveille un matin, après une nuit de rêves sans doute agités. En enfilant sa première pantoufle, il comprend qu’une chose bizarre vient de lui arriver… Ses pieds se sont changés en pattes d’ours ! Et chaque jour, la fourrure gagne du terrain. Malgré cette bien étrange métamorphose, Blaise continue à se rendre à son bureau, il fait face aux tracas de plus en plus pesants, jusqu’au grand changement !

Grâce au duo AiméeLesPierres (guitare et voix), le texte de Raphaële Frier rencontre l’instrument et le chant pour proposer une nouvelle vision de cette étonnante et savoureuse histoire.

Cet après-midi sera également l’occasion de découvrir les réalisations des participants aux ateliers proposés au Centre Social et de partager un goûter en toute convivialité.

 

Oddvin

By | | No Comments

De et par Régis Lejonc et Franck Prévot (éditions Hong Feï, 2018)

Un roi tyrannique père de trois garçons dont les infirmités respectives (sourd, aveugle et muet) symbolisent les fautes de leur père à l’égard de son peuple, est chassé de son trône. Seul, son deuxième fils, Oddvin, échappe au chaos. Aveugle, guidé par son renne Pernelius, il entame un voyage sylvestre vers le grand nord. Il y rencontre tour à tour une hermine, une chouette, un renard, un loup et un ours blancs. Humble, Oddvin sait recevoir d’eux de précieux présents. Le cœur éclairé, son retour dans le royaume perdu est possible…

Avec ce conte merveilleux de facture classique, qui conduit un héros aveugle à la lumière par la voie de l’expérience sensible d’un monde primordial, inaltéré, immaculé et habité d’animaux totémiques, Franck Prévot invite le lecteur à un regard lucide, gage de toute vie véritable. Pour son illustration, Régis Lejonc est ramené par ce texte vers des émotions graphiques de son enfance, notamment celles que lui procura sa découverte des images d’Ivan Bilibine (illustrateur russe du tournant des XIXe et XXe siècles). Son dessin élégant, cerné d’un trait fin, renouvelle une image classique à forte valeur ornementale autant que symbolique où il fait jouer des effets de cloisonnement, de foisonnement, de couleurs.

 

La plus précieuse des marchandises

By | | No Comments

Texte : Jean-Claude Grumberg (Seuil, 2019)
Lecture et adaptation : Nathalie Vidal

Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron. Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons… Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid.  Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s’abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale.
La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.

Crédit Photo : YLL

Mes bien chères soeurs

By | | No Comments

Lecture de et par : Chloé Delaume (Seuil, 2019)
Suivie d’une rencontre avec Chloé Delaume et Anne-Marie Garat
Modération : Catherine Pont-Humbert

« Ceci est une adresse. Aux femmes en général, autant qu’à leurs alliés. Je vous écris d’où je peux. Le privé est politique, l’intime littérature. »
En France, la quatrième vague féministe a fait son entrée : non plus des militantes, mais des femmes ordinaires, qui remettent en cause les us et les coutumes du pays de la gaudriole, où une femme sur dix est violée au cours de sa vie, et où tous les trois jours une femme est assassinée par son conjoint. Dans ce court texte incisif qui prône la sororité comme outil de puissance virale, Chloé Delaume aborde la question du renouvellement du féminisme, de l’extinction en cours du patriarcat, de ce qu’il se passe, et peut se passer, depuis le mouvement #metoo.

Après la lecture d’un extrait de son texte Mes bien chères sœurs, Chloé Delaume dialoguera avec Anne-Marie Garat autour de la question du féminin en littérature.

Crédit photo: Hermance Triay