Natalie Dessay

Soprano

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Natalie Dessay ©Simon Fowler

Poursuivant une carrière débutée il y a un peu plus de vingt ans, Natalie Dessay ne cesse d’explorer son paysage vocal, confirmant un mouvement qui, depuis une dizaine d’années, l’a conduite à retrouver la mélodie française (notamment accompagnée du pianiste Philippe Cassard), et à aborder des rôles plus inattendus pour une soprano léger : Cléopâtre dans Giulio Cesare de Haendel au Metropolitan Opera de New York dans la mise en scène « bollywoodienne » de David McVickar (2012) et à l’Opéra de Paris dans une mise en scène de Laurent Pelly (2011) ; mais aussi Violetta dans Traviata à l’Opéra de Santa Fe (2009) puis au Festival d’Aix-en-Provence dans une mise en scène de Jean-François Sivadier (2011), Musette dans La Bohème (Opéra de Paris, 2009) ou encore Mélisande qu’elle chante pour la première fois au Theater an der Wien de Vienne (2009). Enfin, elle révèle au public ce qu’elle appelle « sa vraie voix » en abordant, avec autant de naturel que de maîtrise, les chansons de Michel Legrand (2011-14), ouvrant ainsi la porte à d’autres répertoires choisis.
S’ils créent l’événement, chacun de ces choix confirment avant tout la passion de Natalie Dessay pour la scène, le jeu et des rôles qui lui permettent d’incarner de grandes héroïnes avec une émotion absolue. Le public n’est pas prêt d’oublier ses interprétations de Manon de Massenet (comme en 2008 à l’Opéra de Chicago aux côtés de Jonas Kaufmann et en 2007 à Barcelone avec Rolando Villazon dans une mise en scène de David McVicar), Ophélie dans Hamlet d’Ambroise Thomas (en 1996 à Genève puis en 2003 à Covent Garden) ou encore Lucia de Lammermoor de Donizetti (en 2001 puis en 2007 au Metropolitan Opera de New York et à Paris) sans oublier ses Zerbinette d’anthologie dans Ariane à Naxos (Metropolitan Opera 1998 , Salzbourg 2001, Paris 2003).
D’autres rôles sont aussi indéfectiblement liés à cette chanteuse atypique. À commencer par les personnages de ses débuts éblouissants : celui d’Olympia dans Les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach qu’elle interprète une première fois en 1992 sur la scène de l’Opéra Bastille dans une mise en scène de Roman Polanski, puis en 1993 pour l’ouverture de l’Opéra de Lyon dans une mise en scène de Louis Erlo. Jusqu’en 2001, elle interprètera ce « véritable numéro de music-hall » dans huit productions différentes, dans des mises en scène signées Alfredo Arias ou Robert Carsen… Son nom demeure aussi lié à celui de la Reine de la Nuit de La Flûte enchantée, rôle qu’elle chante pour la première fois en 1994 sous la direction de William Christie dans une mise en scène de Robert Carsen.
Si elle reçoit à cinq reprises une Victoire de la Musique, ses talents de comédienne sont honorés à Londres en 2008 lorsqu’on lui remet le prestigieux Laurence Olivier Award pour son interprétation remarquable du rôle de La Fille du Régiment de Donizetti dans une mise en scène hilarante de Laurent Pelly à Covent Garden. Ce prix vient rappeler d’autres succès : Alcina de Haendel à l’Opéra Garnier où elle a partagé la scène avec Renée Fleming et Susan Graham sous la direction de William Christie (1999), Orphée aux Enfers sous la direction de Marc Minkowski (1997), Le Rossignol d’Igor Stravinski sous la direction de Pierre Boulez (1997), Lakmé de Léo Delibes (1995).
Autant d’interprétations jalonnant le parcours de Natalie (sans « h », hommage discret à Natalie Wood), née en 1965 à Lyon, qui, après s’être rêvée danseuse, entame parallèlement des études d’allemand, de théâtre et de chant. Elle quitte à 20 ans le conservatoire avec un premier prix. L’Opéra de Paris l’invite à intégrer son école avant que le Staatsoper de Vienne l’accueille (1993). Elle y venait pour un rôle, on lui propose d’intégrer, pendant un an, une troupe prestigieuse. La suite est connue…

DISCOGRAPHIE
(Extrait)

  • De l’opéra à la chanson, 1994-2014 : 20 ans au sommet, Digipack 2CD, 2014
  • Entre elle et lui. Chansons de Michel Legrand (piano & voix), Laurent Naouri,… Erato, 2013
  • Debussy : Clair de lune, Mélodies avec piano. Virgin Classics, 2012
  • Haendel : Cleopatra (Airs de Giulio Cesare). dir. Emmanuelle Haïm. Virgin Classics, 2011
  • Mad Scenes (Scènes de folie), compilation. Virgin Classics, 2009
  • Bach : Cantates BWV 51, 82a, 199.  dir. Emmanuelle Haïm. Virgin Classics, 2008
  • Airs d’opéras italiens (Bellini, Donizetti et Verdi). dir. Evelino Pidò. Virgin Classics, 2007

A participé à :

  • Lettres d'automne
  • Lettres d'automne 2015